Je termine le montage du film. Je prends chaque scène et m'assure que tout va pour le mieux. Quand j'en ai fini avec une, je sais que je ne reviendrai plus jamais dessus.
C'est un travail méticuleux et silencieux. On devrait le proposer comme exercice de méditation ;-)
Certaines personnes s'inquiètent que je ne puisse pas arriver à bout de tout ça. Je sais qu'elles se trompent. Je sens concrètement à quel point j'avance. Qu'elles ne s'inquiètent pas...
Je ne peux pas dire à quoi ressemble le film. C'est l'aspect le plus étrange de tout ça : vous ne pouvez jamais vraiment voir votre travail, comme vous ne pouvez jamais vraiment voir votre tête. Ce sont des choses qui échappent.
À dire vrai, depuis le début, j'attends que quelqu'un ou quelque chose me démontre que ce projet ne tient pas pour m'empêcher de faire une erreur. J'étais même plutôt sûr que je m'en rendrais finalement compte par moi-même. En regardant les images, j'allais forcément me confronter à l'erreur que j'avais commise. Mais non. À chaque fois que je me replonge dans ce travail, après une pause, après un moment où je m'aère, ces images, ces scènes, ce qu'il se passe sous mes yeux me convainquent qu'il fallait que je le fasse.
Je vous envoie quelques images volées, voilà:
Veux-tu être fidèle d'Infidèles ? (clique...)