18.12.07

une séance de travail avec Natal

On se voit régulièrement pour faire le point avec Natal.

Elle a déjà reçu beaucoup, beaucoup de versions différentes du scénario.

Elle suit très minutieusement les étapes. Quelques fois elle me surprend en se souvenant d'un détail d'une version précédente.

Elle n'est pas du tout intrusive. Elle me laisse faire.

Et puis par moments, elle pointe quelque chose qui ne lui paraît pas assez clair, pas assez précis ou elle pose une question. Elle soulève presque toujours des choses que je sentais confuses et sur lesquelles je savais bien qu'il fallait travailler.

Elle ne donne aucune solution. Elle n'intervient pas. Simplement elle pointe, avec une très grande douceur et une imense pertinence.

Si elle a des préférences, elle ne les exprime jamais. Ca m'arrive de les deviner pour autant : pas trop de théorie verbale, pas de provocation inutile, pas de pudeur inutile non plus... des choses comme ça.

On se voit assez souvent. D'abord on fait le tour des cafés et des quartiers de Paris. On a dû atterrir dans plus d'une dizaine. Et puis on finit par établir nos habitudes dans le même, avec une grande terrasse et des arbres tout autour.

Il y a des choses qu'elle est la seule à savoir, certaines anecdotes, certains secrets... Il y a aussi des choses que même elle ne sait pas.

Tout le long de la séance, elle parle et écoute sans aucune note, aucun papier, rien. On dirait qu'elle est venue les mains dans les poches.

Elle ne va pas me brusquer.

Je parle beaucoup. Je me dis souvent que je ne la laisse pas assez parler.

J'insiste souvent pour qu'elle précise.

Vers la fin de la rencontre, je dis presque toujours : "autre chose ?" Et c'est là qu'à chaque fois, elle sort un tas de papiers couverts des notes qu'elle a prises. Elle les parcourt pour vérifier qu'elle n'a rien oublié : "Ca on a vu... ça c'est fait... ah oui ça..."

Pendant longtemps, plus d'un an, on ne parle de rien d'autre que du film et un peu du cinéma. On ne sait pas du tout qui on est, ce qu'on vit, comment on s'organise...

Et puis petit à petit, on lâche certaines anecdotes. Au fur et à mesure, elle est plus à l'aise. A un moment, elle parle d'elle un peu et tout à coup elle s'arrête : "Et toi, tu ne dis jamais rien de personnel ?" Je souris.

On apprend à se connaître...

Humeur :


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