23.6.08

Le plan


Voici le plan détaillé du film. Ca recouvre mon mur. Tout y est. Tout, sauf ce qui va arriver et que je n'ai pas prévu, c'est-à-dire le film ;-)

17.6.08

choisir un acteur

Je vois Natal. On fait le point sur les dernières avancées. Et puis, à un moment elle me dit : « Comment tu vas faire pour choisir l’acteur ? Tu veux organiser un casting ? ».

J’écarquille les yeux. Non, plutôt je dois froncer les sourcils. Non, non surtout pas. Non, je ne veux pas avoir ce rapport-là aux acteurs, les choisir sur catalogue, c’est infantile, non ? Je ris.

Non, je ne vais pas définir des critères et choisir celui qui s’approche le plus de mon idée. Je ne vais pas utiliser quelqu’un comme faire valoir. Ohlala. J’ai envie d’être dépassé par le film, alors…

Ca m’intéresse beaucoup de questionner le rapport à l’acteur, de le laisser libre et autonome, de me laisser surprendre. Il y a quelque chose à creuser par-là. Je suppose que c’est politique même. Je ris encore plus.

Natal ne dit rien. Elle écoute. Elle sourit. Elle boit son café assez lentement. Je n’arrive pas à savoir si elle aime le café ou si elle choisit ça parce qu’elle aime encore moins les autres boissons.

Je n’insiste pas sur le côté politique de la chose. C’est important, mais ce n’est pas une raison suffisante pour faire un film, ça ne peut pas être plus qu’un moyen, ça ne se verra sans doute pas dans le film de toutes façons.

Je continue. Le plus important, c’est de créer les conditions pour que quelque chose se passe, pas de fabriquer un truc de toutes pièces en demandant à quelqu’un de faire des choses qu’il ne ferait jamais dans la vie.

Si le film bute, s’il échoue, ce n’est pas grave.

Alors, je vais rencontrer quelques personnes, voir comment le courant passe.

Natal finit par dire : « Mais il va bien falloir choisir, non ? »

Oui. On sourit.

Déjà je ne vais pas choisir quelqu’un qui me plaît. Je ne fais pas un film pour mettre quelqu’un dans mon lit. J’hésite à dire que je n’ai pas besoin de faire un film pour ça, mais je garde cette réflexion pour moi. S’il ne me plaît pas, ça peut me rassurer même. Mais je ne me poserai pas la question.

Ensuite, je ne chercherai pas à savoir ce que l’acteur est prêt à faire ou pas pour ne pas le choisir sur ce critère non plus. Qu’il accepte tout, qu’il refuse tout, ça le regarde, je le découvrirai pendant le tournage. J’ai construit le scénario pour laisser l’acteur le plus libre possible.

Natal écoute attentivement. Quand elle se concentre, son regard devient noir.

Je pense que je préfèrerais quelqu’un qui soit à l’aise avec son corps et sa sexualité. Parce que je ne veux pas forcer un acteur ou le prendre au piège ou le mettre dans une situation qu’il ne saurait pas gérer. Et aussi parce je ne veux pas poser de questions morales, qui se poseraient forcément avec quelqu’un qui n’a pas résolu un certain nombre de choses. Il y a des questions qui ont été posées, il y a plus de… je compte : 40 ans, il faut passer à autre chose maintenant. Voir si on peut aborder le sexe de façon plus sereine, peut-être. Ou pas. Ce sera intéressant de voir que non aussi. Je ne sais pas.

Et puis, j’aimerais autant quelqu’un qui ne pense pas qu’au sexe et qui ne fasse pas penser qu’au sexe non plus. Le sexe, c’est un moyen, ce n’est pas le but du film, on doit penser à autre chose assez vite.

Natal sourit. Son regard s’éclaircit. Je crois qu’elle fait un signe de tête. Elle a l’air plutôt convaincu. Peut-être qu’elle se demande où ça va mener tout ça. Je suppose que des doutes doivent lui traverser l’esprit quelques fois. Mais elle fait toujours en sorte de choisir dans ses questions, celles qui peuvent être utiles au film.


Humeur :


8.6.08

la caverne d'Ali Baba


Il existe, quelque part dans paris, une pièce secrète où sont entreposées une grande partie des collections de Sébastien Meunier. J'ai eu la chance aujourd'hui de faire partie des rares personnes à y avoir eu accès.

Pendant plusieurs heures, Sébastien, avec son humeur joueuse, a sorti des vêtements de boîtes, a tourné dans tous les sens, retrouvant un manteau ici, un pantalon là et tous les souvenirs qui revenaient avec.

Et pendant plusieurs heures, devant toutes ces trouvailles plus astucieuses les unes que les autres, j'ai répété souvent : "oui j'aime, oui j'aime, oui j'aime..." très touché par la confiance qu'il me faisait.

Humeur :

ShareThis